Coyotus Erudicus

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Le wattman

En France, Clermont-Ferrand inaugure son premier tramway électrique le 7 janvier 1890.

Il rallie alors Montferrand à Royat.

Sa grande innovation est de disposer d'un moteur électrique alimenté par câble aérien.

Le responsable de ce tramway ( ne disons pas « conducteur », puisqu'il ne conduit rien ) est depuis ce jour appelé « Wattman ».

Ce mot a été formé d'après le nom de l'unité de mesure de puissance « watt » et du suffixe « man » employé pour des noms d'agents ( barman – rugbyman – tennisman … )

En effet, l'électricité étant la source d'énergie du tramway ( la route des trams ), le wattman est responsable de la dispensation de la puissance électrique dans le moteur, au moyen d'un volant qui ne sert évidemment pas à diriger le véhicule, puisque celui-ci est guidé par ses rails.

Le tramway était à double conduite - un poste à chaque extrémité – et le wattman basculait les commandes une fois arrivé au terminus.

Il retirait alors sa manette de frein et son volant pour les réinstaller à l'autre bout du tram.

 

Le machiniste était secondé dans son travail par un receveur qui vendait et contrôlait les billets de transport, manoeuvrait les aiguillages à l'aide d'une aiguille (long pied-de-biche), et remettait en place le trolley lorsque la roulette de celui-ci échappait au câble.

Le wattman ne devait pas quitter la voie des yeux, car sa seule ressource, en cas de problème, était le freinage.

En hiver, en cas de gel sur les rails, il disposait d'une réserve de sable du Rhin qu'il pouvait faire couler devant ses roues par un fin tuyau.

 

Les années 60 ont vu un déclin de la profession par la suppression de nombreuses lignes de tramway, remplacées par des circuits d'autobus.

A l'heure actuelle, la profession retrouve une nouvelle vie de par la lutte anti-pollution dans les villes.

 

Les conditions générales d'exercice de l'emploi ( trams et trains électriques ) sont actuellement les suivantes :

 

« Le métier sera exercé dans les véhicules sur rail, en surface ou en sous-sol.

D'une manière générale, les horaires de travail ne sont pas réguliers (travail en roulement), les repos sont décalés et pour les trains effectuant des trajets sur longue distance, des repos hors résidence sont possibles. »

 

Les trams modernes ont évidemment relégué volant et manettes aux oubliettes, et c'est confortablement assis dans son fauteuil que le pilote surveille son tableau de bord : un écran en couleur indique la vitesse tandis que deux autres écrans verticaux retransmettent les images des flancs de la rame, filmés par les caméras de rétro vision.

C'est souvent au joystick que le machiniste déplace les 40 tonnes de sa rame, et ce, dans un silence étonnant.

 

 



07/03/2009
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